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ARCHERIE

L'archerie équestre est la réunion de deux disciplines sportives traditionnelles : L'équitation et le tir à l'arc. La combinaison de ces deux sports provient de traditions asiatiques pour devenir un sport moderne. L'objectif est de tirer au galop, dans un temps précis, des flèches dans une ou plusieurs cibles en ligne droite ou sur un parcours de chasse vallonné, mais toujours sur une piste encadrée. Il existe une dizaine d'épreuves différentes provenant des pays sources. L'esthétisme du geste et la difficulté d'allier vitesse et précision en font tout le charme. La symbolique de l'arc et du cheval conjugués, est très forte ! Rappel historique Le tir à l'arc à cheval apparaît il y a 4000 ans dans la steppe, au nord de la mer Caspienne, ainsi que les techniques de fabrications spécifiques aux arcs asiatiques. « De la Sibérie orientale aux plaines d'Europe occidentales, de la protohistoire aux temps modernes, l'arc composite né quelque part entre l'Oural et l'Altaï, a permis aux peuples nomades des steppes d'imposer leur domination sur les terres conquises au rythme du galop de leurs petits chevaux. » L'arc des steppes, Lucien-Jean BORD.Très vite, la plupart des peuplades d'Asie Centrale vont reprendre ces techniques de chasse et de guerre et parmi ceux-ci, les Partes, qui bloqueront la progression Romaine vers l'Est, grâce à leur mobilité dans les combats. Plus tard, les Huns participeront à l'effondrement de l'empire Romain, puis les déferlements Turco-mongoles bousculeront la civilisation musulmane, et provoqueront au final la chute de Constantinople en 1453. Entre temps, l'invention de l'étrier, en améliorant l'équilibre du cavalier, augmente sa précision de tir et rend les combats encore plus performants. Puis avec Gengis Khan, c'est l'effondrement de l'empire chinois et le contrôle de l'Eurasie et des raids de la Pologne à l'Indonésie. Vient enfin Tamerlan et son empire. Plus tôt, au troisième siècle de notre ère, l'archipel nippon et la Corée subissent une vague de migration d'archers cavaliers sibériens qui influença considérablement toute la culture guerrière japonaise. Les attributs de la noblesse deviennent en effet l'arc et le cheval. Dans l'antiquité, en Égypte et en Chine notamment, le combat se fait aussi dans des chars, d’où un archer tire ses flèches. En Chine, également, après avoir très tôt équipé l'infanterie d’arbalètes et subi des revers importants de la part des peuples nomades, les chinois vont développer à nouveau une importante cavalerie d'archers et tenter de combattre avec la même stratégie que leurs adversaires. Les Russes et les Polonais en feront autant quelques siècles plus tard. Seule l'Europe de l'ouest fût culturellement épargnée. Il y eut bien quelques compagnies d'archers cavaliers Français durant la guerre de 100 ans et quelques anglais tirant à l'arc à cheval, mais de façon marginale sans influence notable sur le cours de notre histoire. Pour les Polonais, les Russes ou les Hongrois, il en fût tout autrement au souvenir des hordes de Mongoles partant en campagne avec trois millions de flèches dans leurs chariots et huit ou dix chevaux par guerrier. Durant les croisades, les Francs subiront les attaques d’archerie monté des turco-arabes. Mais leurs armures résisteront aux flèches et la mobilité des cavaliers musulmans sera pour une fois de faible incidence sur le résultat des combats.En Inde, dans la caste des guerriers, le tir à l'arc à cheval est présent et le mot archerie équestre devient au cours du temps la définition du mot "Art martial". En Chine et en Turquie, les corps d'élites sont constitués d'archers cavaliers. D'une manière générale et durant plusieurs siècles, de la Hongrie au Japon, l'éducation de la noblesse et des guerriers se fait dans des corps d’élite d’archers. On se rend compte ainsi de l'importance sur le plan historique et géo-politique de la puissance militaire et culturelle des peuples d'archers cavaliers, qui ont foulés de leurs sabots les grandes civilisations et fait chuter les trois plus grands empires de notre histoire, Rome, Byzance et la Chine. Au XVIIème siècle, l'apparition des armes à feu fait définitivement disparaître le combat à l'arc, sauf encore un peu chez les Bouriates et les Indiens d'Amérique du nord. Mais au Japon, les écoles Takeda et Ogasawara préservent avec le Yabusame les techniques d'archeries équestre des samouraïs. Il est à noter que les écoles furent fondées au XIIème siècle sur des traditions plus anciennes encore, et perdurèrent de père en fils jusqu'à notre époque, ce qui en fait les plus vieilles écoles d'équitation du monde. On y apprend aussi les techniques de dressage des chevaux, les franchissements d'obstacles et de rivières.Tout l'esprit du Bushido japonais provient des techniques de la voie de l'arc et du cheval. À la fin des guerres féodales nipponnes, le tir à l'arc à cheval restera en faveur, pour forger le mental des guerriers, car au galop très rapide, sans contrôle du cheval avec les mains, le cavalier doit s'abstraire de ses peurs et se détacher de l'action en cours, pour se concentrer sur le tir de sa cible. La discipline est imprégnée de la pensée Zen. "C'est l'esprit qui ajuste le but, de sorte qu'à bien le mirer l'archer se vise aussi lui-même et que peut-être il parviendra à s'atteindre." "La nature mystérieuse de cet art se révèle uniquement dans ce combat de l'archer contre lui-même, et il en résulte que l'enseignement qui y conduit ne sacrifie rien d'essentiel, lorsqu'il renonce à l'utilisation effective autrefois nécessaire dans le combat de chevalerie. L'évolution historique de cet art procure donc à celui qui s'y adonne de nos jours, l'incontestable avantage de ne pas succomber à la tentation, de troubler ou même de tout à fait empêcher la compréhension de la grande doctrine par la poursuite d'objectifs pratiques même s'il ne l’avoue pas. Cette compréhension, tous les maîtres de l'arc l'ont toujours soutenue et réservée à ceux-là seuls qui ont le cœur pur et inaccessible à toutes préoccupations subsidiaires." "Le tir à l'arc ne consiste nullement à poursuivre un résultat extérieur avec un arc et des flèches, mais uniquement à réaliser quelque chose en soi-même." HERRIGELSe remettre à l'écoute de soi, prendre conscience de son corps, permet d'ouvrir nos canaux sensoriels, d'observer et d'accepter ce qui est. L'importance de la respiration est d'autant plus grande qu'il s'agit-là d'une fonction physiologique sur laquelle nous pouvons avoir une action directe et consciente. Elle m'aide à relâché progressivement toutes les tensions non nécessaires à l'action en cours. Dans cette utilisation musculaire, on privilégie le tonus à la puissance, la fluidité des mouvements plutôt que la vitesse. En résulte une harmonie de l'ensemble, une impression d'aisance et de facilité. Le travail de centrage au sol a ouvert nos canaux sensoriels à une perception de l'équilibre non matériel, on pourra alors explorer toute une gamme d'aides nouvelles et invisibles ayant une influence sur la direction, la locomotion, l'énergie du cheval en général. Le préalable, c'est l'équilibre ; conserver son être en équilibre c'est déjà aider le cheval à conserver le sien, l'arc ne doit pas perturber le cheval, le cheval ne doit pas perturber l'arc, je suis le trait d'union, je reçois, je redonne, laisser faire, lâchez prise, laisser passer l'énergie. La véritable connaissance n'est pas un désir de puissance mais une capacité à comprendre la vérité

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