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DRESSAGE

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En dressage, pour nous aider à prendre contact avec la réalité de la vie dans son ensemble, commençons par la phase la plus évidente que constitue le contact physique. Le contact avec notre partenaire va s'effectuer avec notre main. Toucher ou saisir avec franchise mais sans agressivité est déjà une difficulté reconnue.

Nous n'osons pas toucher la peau et saisissons bien souvent du bout des doigts, comme si nous avions peur de saisir à bras le corps. Mais un contact ferme ne veut pas dire non plus brusquerie. Toute brutalité entraîne une réaction chez le partenaire et au lieu de s'ouvrir celui-ci se crispe d'avantage, créant des blocages contraires à notre recherche de sensibilité.

Nous n'opposons jamais de force pas plus que nous n'aspirons la force du partenaire, nous ne le rejetons pas mais ne le mangeons pas non plus, nous nous unissons pour que deux soit égal à un. Être capable d'aider un partenaire est déjà d'un niveau élevé. Être capable de ne pas infliger à notre partenaire notre prétention, notre orgueil, notre mauvaise humeur, notre force physique est l'apanage de ceux qui ont, non seulement, compris l'esprit de l’équido, mais surtout de ceux qui sont capables de le vivre.

Les attitudes corporelles, les postures sont conçues, d'une part, pour laisser passer les énergies et, d'autre part, pour indiquer le sens dans lequel elles circulent. Pour le débutant, ces attitudes semblent factices mais bien vite elles prennent toute leur signification. Elles mobilisent et orientent l'attention des pratiquants apportant une aide à nulle autre pareille sur le chemin de la conscience. C'est tout cet affinage, ce retournement d'attitudes et d'habitudes qui font la richesse de nos pratiques.

Sans notre effort, sans notre participation consciente, rien ne peut avoir lieu, aucun éveil n'est possible. Seule, notre détermination à comprendre et à vivre la vérité a assez de puissance pour appeler et rassembler une énergie fine, une présence en nous qui dépasse notre volonté ordinaire pour vivre par elle-même. Seule cette énergie contient en elle une grandeur et une joie qui dépassent nos contingences égoïstes. Étrange paradoxe où effort est appelé « non-effort », où le faire est dit « non-faire », où l'action devient « non-action ».

Cette manière de pratiquer nous conduit à la « non-dualité », expérience si nouvelle qu'aucun mot, qu’aucune idée, ne peuvent en rendre compte . De l’absence d’opposition naît une extrême lucidité, une vision exacte du geste juste, au moment juste.

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Dans une recherche constante qui vise l'amélioration de la communication avec notre partenaire nous suivrons les propositions de Patrice Franchet d'Esperey pour une « Nouvelle équitation à la française ».

Patrice Franchet d'Esperey est l'héritier d'une lignée d'illustres écuyers. Il fût l'élève et disciple de René BACHARACH, disciple du capitaine Étienne BEUDANT, lui-même fin observateur du général FAVEROT DE KERBRECH, lui-même disciple de François BAUCHER.

Il est écuyer du Cadre noir et fût responsable de son centre de documentation de 1989 à 2013, date à laquelle il prit sa retraite. Il est également titulaire d'un doctorat en Sciences de l'éducation.

Il pratique à cheval une équitation de tradition française d'expression bauchériste de la « deuxième manière » qui l’a conduit jusqu’à aujourd'hui à la recherche d'une « Nouvelle équitation à la française ».

 

 

Il nous rappelle que « Les fondements de l'équitation de tradition française émergent à la renaissance italienne et se développent ensuite à travers deux grandes écoles, l'Ancienne équitation et le Bauchérisme qui reposent sur la recherche de la mise en main définie comme décontraction de la mâchoire du cheval dans la posture du ramener.

Les techniques actuelles qui, en restreignant les mouvements du cheval nécessaires à sa locomotion, présentent des inconvénients pour les cavaliers qui cherchent à établir de meilleures relations avec leur cheval.

Au lieu d'opposer résistance à résistance comme le préconisait Baucher, Patrice propose un principe issu de l'AÏ-KIDO qui consiste à suivre les mouvements naturels et nécessaires de la locomotion pour les amplifier, éduquer le cheval au mouvement passif et à conserver ou rétablir la neutralité de la bouche. Cette proposition d'évolution caractérise ce qu'il appelle la « Nouvelle équitation à la française ».

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L'expression « l'équitation de tradition française » apparaît en 1975 : c'est le titre du livre de DON DIOGO de BRAGANCE, dont la première édition est publiée directement en français dans une traduction de René BACHARACH. Y sont comparés les deux grands systèmes d'équitation, l'Ancienne équitation et le Bauchérisme, le tout assorti d'un panorama de l'équitation de compétition de dressage actuelle.

Il n'était pas le premier à tenter un travail comparatif mais les ouvrages du général L'HOTTE, Questions équestres de 1906 et Souvenirs d'un officier de cavalerie de 1905 s'étaient cantonnés à la comparaison des écoles des deux maîtres de cet auteur et ne s'étaient pas étendus à la comparaison entre l'ancienne équitation et les nouvelles équitations apparues au cours du 19ème siècle.

Avec l’Équitation de tradition française se posait un premier jalon de ce qui allait devenir 36 années plus tard le dossier destiné à faire inscrire l'équitation française sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité établi par l'UNESCO et pour lequel furent retenus les quatre grands courants français sans exclusive.

En effet aux deux grands courants classiques, ancienne équitation et Bauchérisme, furent ajouté l'équitation militaire du colonel d'AUVERGNE et le Daurisme pour la simple raison que notre "équitation sportive actuelle en est issue."

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Patrice Franchet d'Esperey nous entraîne dans la poursuite de ses recherches au travers de la nouvelle équitation à la française tout en s'appuyant sur les principes et la technique du Bauchérisme seconde manière transmise par FAVEROT DE KERBRECH, Étienne BEUDANT et René BACHARACH. Elle se caractérise par quatre principes fondamentaux : Les éléments qu’il nous soumets se fondent sur un principe analogue à celui de l'AÏ-KIDO. Accompagnement et amplification La technique consiste à suivre, accompagner et amplifier les mouvements naturels et nécessaires de la locomotion du cheval, en particulier ceux de la nuque dont le rôle est de diriger toute la machine animale.

 

Il ne faut pas modifier les mouvements naturels du cheval mais les amplifier, ce qui revient à agir toujours dans le sens des mouvements, et donc à ne jamais se mettre en opposition avec ceux- ci. N’étant plus inhibés dans ses comportements et ses mouvements, le cheval s'apaise et, dans un relâchement musculaire sans tension, livre ses forces.

Une nouvelle forme de relation s'établit ainsi entre les deux individus dans la douceur et le respect. Deux préalables intimement liés sont nécessaires pour mettre en œuvre cette technique.

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D'une part, le mouvement passif

L'éducation du cheval au "mouvement passif", qui est un mouvement imprimé à une ou plusieurs parties du corps du cheval sans susciter de mouvements réflexes en sens inverse, revient à abandonner le principe de l'action/réaction.

D'autre part, la neutralité de la bouche

La mobilité de la mâchoire inférieure du cheval jamais demandée mais seulement acceptée est le préalable à la neutralité de la bouche. Le cavalier, aux actions, qui s'inscrivent dans l'accompagnement, n'entre pas en conflit avec lui. Le respect de la locomotion du cheval La locomotion du cheval est complexe. Deux aspects doivent être pris en compte.

 

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D’une part, cette locomotion est reptilienne et repose sur les ondulations de la colonne vertébrale qui mettent en mouvement la masse. Les membres qui lui servent en premier lieu de soutien ajoutent au déplacement de la masse leur effet de moteur tracteur pour les antérieurs et moteur pulseurs pour les postérieurs.

Et d’autre part, c'est la tête qui est le "chef" de la machine animale et dirige ses mouvements.

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