Les attitudes corporelles, les postures sont conçues, d'une part, pour laisser passer les énergies et, d'autre part, pour indiquer le sens dans lequel elles circulent. Pour le débutant, ces attitudes semblent factices mais bien vite elles prennent toute leur signification. Elles mobilisent et orientent l'attention des pratiquants apportant une aide à nulle autre pareille sur le chemin de la conscience. C'est tout cet affinage, ce retournement d'attitudes et d'habitudes qui font la richesse de nos pratiques.
Sans notre effort, sans notre participation consciente, rien ne peut avoir lieu, aucun éveil n'est possible. Seule, notre détermination à comprendre et à vivre la vérité a assez de puissance pour appeler et rassembler une énergie fine, une présence en nous qui dépasse notre volonté ordinaire pour vivre par elle-même. Seule cette énergie contient en elle une grandeur et une joie qui dépassent nos contingences égoïstes. Étrange paradoxe où effort est appelé « non-effort », où le faire est dit « non-faire », où l'action devient « non-action ».
Cette manière de pratiquer nous conduit à la « non-dualité », expérience si nouvelle qu'aucun mot, qu’aucune idée, ne peuvent en rendre compte . De l’absence d’opposition naît une extrême lucidité, une vision exacte du geste juste, au moment juste.